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Voici les lettres 2005 de membres de la Coalition Citoyenne
(elles étaient jadis sur le forum du RéseauFS-QCA,
mais leur forum n'est plus)
- Michaël Lessard, webmestre du RéseauFS-QCA.
QUAND L'ARGENT N'A PLUS D'ODEUR, LE GROS BON SENS SE PERD.
Lettre ouverte de Gaétan Poirier, pour le comité de citoyens
21 nov., 2005.
Non à une mégaporcherie à Ste-Aurélie.
Il semble bien que l'appât du gain n'ait plus de limites. Après l'or noir, l'or blanc, l'or vert, aurait-on découvert l'or brun? Il semble bien que oui. A Ste Aurélie, l'agriculture a progressivement cédé sa place au reboisement, aux scieries industrielles et à la villégiature. Seuls quelques élevages de bovins de boucherie occupent les rares lopins de terre qui n'ont pas été retournés à la forêt et les vaches qui paissent dans les champs ne font qu'ajouter à la beauté du paysage.
Moins de 1000 personnes vivent ici en hiver, et sur les rives de nos quatre lacs on compte pas moins de deux cents propriétés riveraines qui font presque doubler la population en été. Le lac Abénaquis qui sert de décor au village a été dépollué à grands frais et nous en sommes fiers. Mais voilà, quelqu'un de l'extérieur a découvert le filon: une localité,Ste-Aurélie, non contaminée par d'autres élevages porcins, denrée de plus en plus râre, et une méga-porcherie, production industrielle tellement protégée et subventionnée qu'elle ne comporte pratiquement aucun risque financier pour les investisseurs. BINGO, on l'a l'affaire. Le seul inconvénient, c'est peut-être de se faire détester par une population locale qui , mal renseignée, croit encore aux risques de pollution et aux dangers pour la santé humaine de ces déversements de millions de litres de lisier dans l'environnement. Quand cette population aura compris que tout est légal et que des normes "sévères"encadrent cette production, elle sera rassurée.
Mais voilà, cette population n'est pas rassurée. Elle sent le coup fourré dès qu'elle apprend qu'en dépit du gros bon sens le plus élémentaire, la consultation des citoyens intervient seulement <b>après</b> l'autorisation accordée par le ministère de l'environnement. C'est non seulement inacceptable, mais c'est l'indice qu'on a quelque chose à cacher. Le jupon dépasse comme auraient dit nos grands-mères. Et les normes ne nous rassurent pas du tout. Loin de reposer sur des données scientifiques, elles sont plutot le résultat dun compromis entre les pressions des producteurs porcins qui veulent assurer la rentabilité de leurs entreprises et les calculs de nos gouvernements qui n'entendent que lU.P.A. et dont l'objectif principal dans ce dossier semble être de se faire élire en milieu rural.
Nous ne sommes pas dupes, et nous ne sommes pas seuls à nous opposer. C'est pour ça que nous n'acceptons pas l'argument du « pas dans ma cour ». Notre cour, nous venons de la nettoyer à grands frais, mais nos craintes vont bien au delà.A Ste-Aurélie nous ne voulons pas de cet or brun qui avec la levée du moratoire sur la production porcine, risque de recouvrir toutes les parcelles de terre non boisées. Sommes-nous les seuls au Québec à vouloir qu'il subsiste encore quelque part un endroit où ça ne sentira pas le cochon? La cohabitation harmonieuse entre les activités agricoles et les autres activités en milieu rural (loi 54) doit-elle se faire uniquement au détriment de ces dernières?
Le même modèle de gestion des ressources a été appliqué par nos gouvernements aux pêches, à la forêt et aux mines; résultat, il n'y a plus de poissons, plus de bois, et des résidus miniers polluants dont on ne peut plus se défaire; et qui paye ? jamais les pollueurs. Après l'erreur boréale, connaîtrons-nous l'erreur animale ? A part les études payées par les promoteurs du monde agricole, aucune n'est rassurante quant à la nappe phréatique, aux bassins versants, à la faune terrestre et aquatique et surtout à la santé humaine. Si la présence d'un autre site d'élevage pouvait contaminer les porcelets (poupons) de nos producteurs, le gros bon sens veut aussi que leur propre élevage puisse contaminer l'environnement et maintenant que nous savons que la grippe aviaire constitue un risque pour les humains, quon ne nous dise pas que les maladies des porcs me pourront jamais se transmettre aux humains.
En conclusion, nous sommes très inquiets. Rappelons-nous que les premiers mineurs d'amiante n'ont jamais su qu'ils allaient mourir de l'amiantose, mais leurs petits enfants connaissent aujourd'hui la maladie et ses causes. Les gens de St-X et de St-Y sont peut-être en bonne santé maintenant et leurs porcheries leur permettent peut-être de vivre dans des maisons que nous ne pourrions pas nous payer, souhaitons seulement, pour eux comme pour nous, que dans 20 ou 30 ans, on ne découvrira pas une maladie que l'on nommera la « lisiérose ». S.V.P. nen mettez plus, la cour est pleine.
Gaétan Poirier
Pour le comité de citoyens
Non à une mégaporcherie à Ste-Aurélie.
Saint-Henri-de-Lévis, le 21 septembre 2005
À: Monsieur Thomas Mulcair, Ministre du Développement durable,
de lEnvironnement et des Parcs
Et aux: Élu(e)s de la Communauté métropolitaine de Québec
Objet : Lettre ouverte à monsieur Thomas Mulcair, ministre du Développement durable, de lEnvironnement et des Parcs et aux élu(e)s de la Communauté métropolitaine de Québec.
Protéger un milieu humide en ville, ou des porcheries?
Mesdames, messieurs
Le ministre de lEnvironnement sapprête à protéger la Grande plée bleue, à titre de réserve écologique, et cest tout à son honneur car cela fait des dizaines dannées quil en est question. Cest un vaste milieu humide en ville, à Lévis. Lintérêt de cette tourbière fut largement démontré, entre autres parce quelle recèle plusieurs espèces rares, menacées ou vulnérables.
Tout juste à côté, adjacente à la tourbière, se trouve une zone délevage porcin intensif, délimitée par la Communauté métropolitaine de Québec.
Une éponge bombée
La Grande plée bleue relève de la catégorie tourbière ombrotrophe (de ombros: pluie). Cest en quelque sorte une éponge bombée, gorgée deau de pluie. Contrairement à dautres types de tourbières que des ruisseaux alimentent, leau et les éléments minéraux lui viennent uniquement des précipitations. La qualité de la pluie joue donc un rôle prépondérant dans cet écosystème et dans la conservation des espèces rares qui y croissent.
Les sphaignes (genre de mousse) saccumulent dans la tourbière et en constituent le sol. Un tel sol se classe parmi les plus acides et les plus pauvres et peu despèces végétales réussissent à le coloniser.
Or, juxtaposer une zone délevage porcin intensif à la Grande plée bleue menace grandement cette tourbière. Non pas par les eaux de ruissellement en provenance des sols où il y a épandage, car il sagit dune tourbière alimentée par les pluies. Mais par ce qui se passe dans lair. Daprès des données déposées aux audiences du BAPE sur lindustrie porcine, «lair odorant» qui se dégage du lisier contient environ 168 composés chimiques, dont plusieurs causent des allergies et de lasthme. Une composante libérée en grande quantité dans lair par les lisiers, cest lazote ammoniacal (NH3), à odeur irritante. Très soluble dans leau, il retombe au sol lors de précipitations. Et il est des plus menaçants pour la tourbière. Cet apport additionnel dazote enrichit leau et le sol, ce qui modifie complètement léquilibre de lécosystème et entraîne le dépérissement des sphaignes, tel que ce fut observé déjà en Angleterre et en Hollande.
Réserve deau
Les sphaignes retiennent de 10 à 25 fois leur poids en eau. Ce que les amateurs dhorticulture mettent à profit en ajoutant de la tourbe de sphaignes (peat moss) à des sols trop secs.
Cette éponge gorgée deau, la Grande plée bleue, représente donc une très volumineuse réserve deau douce pour la région. Elle alimente les nappes et cours deau, tant en surface que sous terre (nappes phréatiques et autres). La zone délevage porcin intensif contiguë, oblige leau pure en provenance de la tourbière à passer par des sols, des nappes et des cours deau saturés en purin.
Quelle belle façon de polluer leau régionale dès sa source!
Sur le territoire de la Communauté métropolitaine de Québec, disposons-nous de tant de réserves deau douce, non contaminées et potables, pour prendre le risque den gaspiller une de cette envergure? À limage de ce qui se passe autour de la Réserve écologique des Tourbières de Lanoraie, ne convient-il pas dempêcher tout projet de développement, porcin ou autre, qui risque daffecter leau de la tourbière?
Responsabilité
Mesdames et messieurs les élu(e)s qui siégez à la Commission métropolitaine de Québec, cest vous qui avez décidé de ce zonage qui polluera notre eau à sa source. Ce nest pas anodin et je laisse aux générations futures le soin de vous juger sur les résultats que vous obtiendrez.
Monsieur Thomas Mulcair, cest vous, à titre de ministre du Développement durable, de lEnvironnement et des Parcs, qui autoriserez linstallation de porcheries à cet endroit. Dautant plus, monsieur le ministre, quon annonce que vous lèverez le moratoire le 15 décembre. Au cours des 10 à 15 dernières années, votre ministère, celui de lAgriculture, les agronomes et lUPA ont montré leur compétence à polluer ou à laisser polluer leau. Laisserez-vous polluer la Grande plée bleue et sa réserve deau douce?
Le sort de la Grande plée bleue, de ses plantes rares, menacées ou vulnérables et de limportante réserve deau régionale quelle représente, est entre vos mains, mesdames et messieurs et je vous prie daccepter mes salutations respectueuses,Gisèle Lamoureux
Botaniste-écologiste, docteure ès sciences
Membre de lOrdre du Canada et de lOrdre national du Québec
Réponse du 19 septembre au journal La Presse.
On voit la paille dans l'oeil du voisin,
mais pas la poutre qu'il y a dans le sien !
On peut, certes, vous féliciter d'amener un débat de réflexion
sur l'agriculture mais, pour ce faire, cela demande beaucoup plus d'investigations.
En effet, la complexité (voulue et entretenue par les « détenteurs
» de la manière de faire de l'agriculture au Québec) ne
vous a pas permis d'aller en profondeur sur le sujet, à moins que ce
ne soit par manque de temps, d'argent ou de volonté...
N'ayant nullement la science infuse en la matière, mais par contre très au fait de la production porcine et de ses ravages, je vous remercie pour la page dévolue à ce fléau... mais aux États-Unis ! Cela aura au moins le mérite, pour les profanes, de leur montrer l'évidence de ce qui va se produire ici avec les grandes concentrations de porcheries dirigées par des intégrateurs et non par des fermiers dans les régions de Chaudière-Appalaches, la Montérégie, le Centre-du-Québec et Lanaudière entre autres.
Le BAPE sur la production porcine et ses 400 mémoires (dont la plupart émanent de comités de citoyens aux prises avec cette cochonnerie) ont démontré que cette industrie ne fait pas partie de l'agriculture, qu'elle détruit l'agriculture digne de ce nom, qu'elle asservit les agriculteurs au nom d'une course insensée au productivisme par le moyen « d'usines à viande » nuisibles à l'environnement et au consommateur. Tout ceci au profit de leurs groupements et des producteurs d'aliments et, là encore, vous avez manqué la coche d'informer réellement la population.
Compte tenu de la puissance du lobby agroalimentaire, il serait vain d'espérer une évolution spontanée vers des méthodes raisonnables de production de qualité.
Les petits agriculteurs en difficulté ne sont pas prêts de redorer leur blason, car à chaque intervention des « gros » dans les médias vociférant, quémandant sans cesse, péchant par omission sur les réels coûts et subventions (jamais abordés en profondeur) leur font perdre toute crédibilité et sympathie. Pourtant, si vous cherchez convenablement vous trouverez les vrais chiffres et vous constaterez que bien des individus, tous métiers confondus, aimeraient être aussi mal en point !
L'agriculture n'est pas seulement une activité économique : elle se doit d'être sociale... Pour comprendre, aider ou soutenir les « vrais » agriculteurs, les gens veulent des aliments sains, produits dans le respect de l'environnement de celui des voisins qui subissent la promiscuité et sans oublier le bien-être des animaux.
Mais détrôner les prédateurs demande une réelle volonté de la part des gouvernements et de la population, des convictions, une vue à long terme pour les générations futures, la suppression du monopole syndical agricole, des reportages qui ne soient pas à sens unique et surtout, surtout... de la franchise et du civisme, deux valeurs qui font cruellement défaut dans une société avide de profits.
Catherine Gorreta
www.coalitioncitoyenne.reseauforum.org
Quel Moratoire ? - Lettre de Gilles Tardif à M. Mulcair
10 septembre 2005
À louverture de BAPE sur le développement durable de la production porcine, la Coalition citoyenne santé et environnement, par la voix de sa présidente Mme Gorreta, dénonçait la futilité dun tel exercice suite au peu de mesures concrètes instaurées suite au précédent BAPE sur lEau. Ce dernier avait pourtant clairement établi létat de détérioration de leau au Québec et les dangers pour la santé publique : lindustrie agricole était particulièrement montrée du doigt. Dautant plus que le ministre de lEnvironnement de lépoque M. Boisclair, tout en annonçant un moratoire et un BAPE sur la production porcine, permettait du même coup laugmentation du cheptel porcin dans les régions parmi lesquelles on retrouve les plus fortes concentrations de porcs au monde. Du même coup, M. Boisclair réduisait les distances séparatrices dépandage de lisier et de pesticides sur le long des plans et cours deau de 5 à 3 mètres, alors que quelques années auparavant elles étaient de 30 mètres. En plus de réduire les règles environnementales qui ne sont pas plus sévères ici quailleurs dans le monde, celles-ci sont peu respectées. Une autre étude du <i>ministère du Développement durable, de lEnvironnement et des Parcs</i> le confirme : deux municipalités sur trois déclaraient que les producteurs ne respectaient pas les règles environnementales, sans pour autant être surveillés et encore moins pénalisés.
Nous constatons aujourdhui que laugmentation de la production porcine fût la même pendant le présent moratoire que durant les années précédentes, que létat des lacs, cours deau et nappes phréatiques na cessé de se détériorer tout en rendant lapprovisionnement en eau potable de plus en plus critique dans plusieurs municipalités. Dailleurs nous avons été à même de le constater, durant lété, lorsqu'il fallait faire bouillir de l'eau ou par la baignade et le canotage à risque, sinon interdit.
À qui ou à quoi auront servi toutes les prestations de milliers de citoyenNes qui se sont épuisés par leurs présences aux auditions et par la préparation de centaines de mémoires bien étoffés, qui se sont finalement retrouvés sur les tablettes tout comme les recommandations des commissaires dailleurs ?
Tous les dommages causés à lenvironnement et à la santé ont une valeur beaucoup plus grande pour les citoyenNEs que les emplois créés, écrivait la Fédération des producteurs de porcs du Québec (FPPQ) dans un de ces bulletins dinformation en décembre 2002.
Alors que 15,000 emplois avaient été promis au Sommet des décideurs en 1998, à St-Hyacinthe par le gouvernement péquiste précédent et devant lUPA, les intégrateurs et les coopératives, un peu plus de 6,000 ont été créés en transformations en 2004 ; nous venons en plus den perdre par les mises à pied massives et fermetures dusines et celles à venir. Plus de deux mille emplois perdus seulement chez Olymel qui se plaint aujourdhui de perdre des centaines de millions. Pour ce qui est du secteur agricole, pour donner un ordre de grandeur, cest 19,542 emplois de moins depuis 1998, selon Statistiques Canada.
Dans une étude déposée à ce même BAPE par léconomiste de la Coopérative fédérée, on démontrait des retombées de lordre de 120 millions par année pour le gouvernement québécois, alors que les déboursés par les contribuables dans les programmes de soutiens financiers, directement aux producteurs, sont en moyenne de 250 millions par année ; sans compter un autre 250 millions pour toute lindustrie selon létude déposée par notre Coalition citoyenne santé et environnement.
Du côté de la Fédération des producteurs de porcs, on demande que lÉtat soit plus souple et généreux dans le financement des fermes indépendantes notamment à la relève et lon sinquiète grandement de la diminution du nombre de producteurs indépendants puisque la majorité des membres quelle représente ne sont pas producteurs. Vu que ces membres ne sont pas propriétaires des animaux dont ils ont la garde, ils sont rémunérés à la pièce et liés par différentes formes de contrats avec quelques gros intégrateurs et coopératives qui, eux, bénéficient de la majorité de largent dévolu aux producteurs. En effet, les compensations des programmes de soutiens financiers sont versées selon le nombre de truies en production et de porcs produits aux propriétaires des animaux.
Le gouvernement Charest sengage dans la même voie que le précédent et sapprête à faire les mêmes courbettes que les péquistes en cédant sous la pression de lUPA, de quelques coopératives et dintégrateurs, en ignorant les refus des citoyenNEs-contribuables et des municipalités : ce gouvernement va accepter laugmentation de la production porcine.
Non, M. Mulcair nous ne déposerons pas dautres mémoires et nous ne recommanderons certes pas à nos membres et à tous les citoyenNes de participer à une autre consultation bidon sur la production porcine : tout est dit et connu depuis très longtemps, et ce, partout dans le monde où cette industrie fait des ravages. Nous demandons un moratoire étanche et des règles rigoureuses encadrant toute lindustrie agricole et nous nous opposons fortement à tout développement de la production porcine dans sa forme actuelle. Dautant plus que létude sur la santé publique, commandée par votre gouvernement, nest pas commencée ; alors que nous connaissons très bien les effets négatifs sur la santé.
Plusieurs mémoires « regorgent » dinformations pertinentes, fondées sur des études sérieuses de spécialistes dici et dailleurs sur cette industrie polluante. Sans oublier que les élevages intensifs de toutes sortes sont reconnus par lOMS comme étant à haut risque style Grippe aviaire, qui, soit dit en passant, se transmet généreusement aux porcs. Le Canada n'en fait guère état dans ses communiqués. La pandémie ne connaît pas de frontières M. Mulcair, tant s'en faut. Faire fi des recommandations de médecins, et de scientifiques non payés par les lobbies agroalimentaires (et devrais-je ajouter des bénévoles ayant travaillé sur le sujet depuis plusieurs années), est une attitude irresponsable qui risque de vous placer devant une catastrophe irréversible.
Responsable, mais non coupable ? Quel sera votre plaidoyer ? Nous vous laissons à ce dilemme ce qui ne veut nullement dire que nous resterons laxistes, soyez-en certain !
Gilles Tardif
Coalition citoyenne santé et environnement
- COMMUNIQUÉ
La Coalition Citoyenne Santé & Environnement et ses membres envoient
un message clair au nouveau Ministre de lagriculture Yvon Vallières.
Valcourt le 24 Février 2005
Larrivée du nouveau ministre de lagriculture et ses premières affirmations dans les médias, à lémission « dun soleil à lautre » de Radio-Canada du 21 février ne nous rassurent nullement.
En effet, il a dores et déjà précisé, entre autres, quil fallait cesser dappeler pollueurs certains agriculteurs, notamment en industrie porcine ! Nous ne sommes pas dupes et comprenons son message
Alors que ce fait est bien établi, ses mises en garde font déjà partie dune décision qui va à lencontre de tous les groupes environnementaux et de la reconnaissance par le Ministère de lenvironnement (sappelant désormais Ministère du Développement Durable et des Parcs) des 229 municipalités en surplus de lisier, des dégradations constatées dans les bassins versants et la nécessité dy cesser tout développement porcin
Les citoyenNEs aux prises avec ce fléau le mettent, à leur tour, en garde également de ne pas céder à la tentation de plaire à lUPA, à la Fédération des producteurs de porcs et à lindustrie agroalimentaire au détriment de la santé humaine, des cours deau sans oublier les conflits sociaux dans la ruralité.
Faut-il rappeler que la campagne nappartient pas uniquement aux agriculteurs et que loccupation du territoire est acquise à tout citoyen sans discrimination aucune.
Faut-il rappeler également que les producteurs de porcs ne représentent que 0.3% de la population rurale et sont pour une bonne partie de simples travailleurs à la solde des intégrateurs et coopératives qui eux empochent les subventions agricoles.
Depuis le début de ce conflit les ministres se succèdent et ne font que passer, par contre la population reste avec ces problèmes, donc inutile de préciser que les citoyenNEs sont en droit de choisir leur mode de vie, qui pour linstant, leur est dicté par un groupe dindividus ne parlant que dargent et de sécurité financière.
La population ne paiera plus pour être « gazer » au lisier, boire de leau à leurs risques et périls et de surcroît, nacceptera plus dêtre méprisée alors que notre argent est largement utilisé pour subventionner cette industrie agricole polluante.
Faire fi de nos revendications dun revers de main nous obligera à balayer de la même manière la légitimité de vos lois scélérates.
M. Vallières, contrairement à Mme Gauthier, ne peut et ne pourra invoquer le manque de connaissance agricole pour attendre ou faire croire quil na pas en mains toutes les données pour stopper la façon de faire ce genre dagriculture au Québec et nous prouver quil nest pas un sous-ministre de lUPA mais bien un ministre au service de la ruralité !
Gilles Tardif et Catherine Gorreta,
Les comités de CitoyenNEs
Coalition Citoyenne Santé & Environnement
Ce que ne dit pas M. Lafleur
4 juin 2005.
[En réaction à l'article La Fédérée ne compte plus sur le développement du porc au Québec]
Après un investissement de 25 millions de la SOQUIA dans les installations dOlymel en 2003, ont suivit la mise à pied de 452 employés et la fermeture de lusine de Princeville où 380 autres personnes perdaient leur emploi. En début de 2004, la fusion dOlymel et le Groupe Brochu annonçait des fermetures dusines et bien entendu des mises à pied, pour un total de 1800 depuis deux années. Pendant ce temps, Olymel et la SOQUIA investissent dans des usines dOntario et de lOuest canadien.
Alors que les abattages de porcs sont toujours à la hausse selon Statistique Canada et que la production québécoise na cessé de progresser dans la même mesure, nous avons eu trois années de pseudo-moratoire, trois années précédentes durant lesquelles nous avons vu 700,000 porcs de plus.
En plus dêtre de loin la plus destructive et polluante de l'environnement, à plusieurs niveaux, et surtout des cours deau et de la nappe phréatique source deau potable pour les Québécois, cette industrie est en perte nette demplois dans les domaines de l'agriculture et de la transformation alimentaire. Ces pertes se font à un coût exorbitant pour les contribuables : 500 millions par année, alors que le gouvernement québécois en retire environ 120 millions, selon une étude du groupe AGÉCO présentée au BAPE par Mario Hébert, économiste en chef à la Coop. Fédérée.
À ce stade-ci, nous sommes plutôt loin du développement durable !
Gilles Tardif
Coalition citoyenne santé et environnement
www.coalitioncitoyenne.reseauforum.org
CHEVALIER LANCELOT DE LA FOSSE... (à défaut de Lac)
4 juin 2005.
[En réaction à l'article: Grand jour pour l'agriculture et la foresterie]
« il était une fois... » début de chaque conte de
fées...
... La fée Carabosse et ses sorcières libérales, avec
ses 77 % d'insatisfaction de la population québécoise, voulant
rehausser sa popularité, en ce début de l'été 2005,
récompensa le Seigneur du château rural pour avoir soutirer aux
serfs des villages et des villes tous les écus pouvant servir à
sa croissance nauséabonde !
...le royaume si vert et si joli n'était qu'un leurre et il fallait bien
un chevalier sans peur et sans reproches, et avec l'assentiment de tous ses
vassaux, pour redorer le blason terni de la malbouffe, des prairies noirâtres,
des rivières purinées et de l'air embaûmé !
...Oyé Oyé bonnes gens, portez la belle nouvelle à travers
la Province !
Catherine Gorreta
http://coalitioncitoyenne.reseauforum.org
À toi Jean mon Amour, pour la St-Valentin
Le 14 février 2005
Jean, mon amour, aujourdhui cest la Saint-Valentin et je souhaite seulement que cette lettre puisse te dire combien jaime tes cheveux bouclés et tes fossettes, mon tendre Jean.
Oh mais quelque chose nous sépare maintenant, cest ton « flirt » avec Miss Piggy. Lindustrie porcine a une sorte de fascination pour les politiciens du Québec. Tu passes beaucoup temps avec elle, à combler ses désirs, pendant que ta vraie famille et tes enfants du Québec ne peuvent jamais te rencontrer! Tu négliges les choses essentielles la qualité de leau , et même de lair que nous respirons pour accorder une belle vie à Miss Piggy. Tu ruines nos fins de semaines avec elle ; je dois te dire, ça sent mauvais!
Il faut que cela cesse Jean, cest elle ou nous. Je sais bien, pour nous il sagit dun deuxième mariage. Souviens-toi cependant que lune des raisons majeures pour lesquelles jai quitté Bernard pour toi, était ta promesse sacrée, une promesse prénuptiale, que tu nirais jamais avec Miss Piggy! Pauvre Bernard, il avait la même faiblesse et il avait finalement promis darrêter de la courtiser, il avait même voulu établir un moratoire de deux ans sur toutes ces activités, mais il na pu résister à ses avances et elle a continué de se reproduire, tellement, que jen étais découragée et fâchée.
Et tu es arrivé avec tes boucles blondes et toutes tes promesses pas de Miss Piggy! Tout attentionné à leau, la santé et la qualité des aliments et je tai cru. Jai marché le long de lallée avec toi, je tai laissé devenir le seul homme au Québec.
Mais voilà que seulement quelques mois plus tard tu annonces que tu commenceras à la voir, que tu laideras à prendre de lexpansion, à contaminer leau, lair, à détériorer lenvironnement et a empoisonner nos vies. Et bien franchement, là ça pue!
Ne crois pas que je plaisante, Jean. Tu as encore le temps dy réfléchir et de la bannir de ta vie pour ainsi donner à toutes tes familles au Québec un moratoire complet indéfini sur toute expansion de lindustrie porcine dans cette province. Après tout cest ce que notre médecin, toute lAssociation médicale canadienne (CMA) ta aussi supplié de faire. Pour le bien de notre mariage, je te demande, pour le bien de ta famille et tous les milliers de petits enfants qui dépendent de toi, nous te demandons tous, de mettre notre santé, notre eau potable avant les joies éphémères que tu peux éprouver avec Miss Piggy dans ta vie. TES ENFANTS AVANT LES COCHONS.
Nessaies pas de te débarrasser de nous avec des roses et des bonbons, ou par des moyens ou règlements détournés qui permettent quand même à lindustrie de se développer à un endroit et pas à lautre. Tu dois labandonner! Et entreprendre un grand ménage de ton environnement.
Quand je pense à tes jolis cheveux et à ceux de Landry, cest difficile mais je suis sérieuse mon cher. Réfléchis bien à tes promesses. Pense bien à tous les enfants. Montre-nous que tu les aimes.
(Possiblement) tes anciennes amours.
Les gens du Québec.
La Coalition rurale du Haut-Saint-Laurent
La nation Mohawk de Kahnawake
La Coalition citoyenne Santé & Environnement
Mai 2003 Mémoire présenté à la Commission
sur le développement durable de la production porcine au Québec
Dans le cadre des consultations du Bureau daudiences
publiques sur lenvironnement.
=> Fichier
.pdf Acrobat [160K]
Le moratoire bidon : Lettre au ministre de l'Environnement Thomas Mulcair
par Gilles Tardif, Coalition citoyenne santé et environnement
Publiée dans Le Devoir (Idées), 22 nov. 2004.
Monsieur le Ministre,
Dans notre souci de protéger la santé, le bien-être des citoyens, l'environnement, les eaux de surface et souterraines, sources d'eau potable pour tous les Québécois, passablement affectés par l'industrie agricole, nous vous demandons de faire appliquer la Loi sur la qualité de l'environnement, en particulier les règlements sur les exploitations agricoles.
Plusieurs membres de la Coalition citoyenne santé et environnement, ont constaté, en 2003 et depuis le début du mois d'octobre 2004, que les règles d'épandage de lisier et fumier après le 1er octobre n'étaient pas respectées sur l'ensemble du territoire agricole du Québec et que ces mauvaises pratiques agricoles augmentaient considérablement la contamination des eaux.
Par cette lettre, nous déposons une plainte auprès de votre ministère à l'encontre de tous les épandages de lisier et fumier après le 1er octobre afin que cesse cette pratique nullement recommandée et considérée comme polluante selon l'Institut de recherche et de développement en agroenvironnement ainsi que par l'Ordre des agronomes du Québec.
L'épandage à grande échelle de lisier sur des terres nues après récoltes de maïs n'a rien d'une pratique de fertilisation et devient par la force des choses une source de contamination par ruissellement vers les cours d'eau et par pénétration dans les nappes d'eau souterraine mettant ainsi en péril la qualité de l'eau «potable» et par le fait même la santé de gens qui la boivent. Nous vous demandons de vérifier le suivi des plans de fertilisation (voir s'il y a une nouvelle période d'interdiction), les volumes épandus, les travaux d'épandages, et surtout les distances séparatrices des cours d'eau, fossés et puits d'eau potable. De plus nous nous interrogeons sur la portée du moratoire porcin alors que Statistique Canada nous informe que le Québec est la seule province canadienne où les abattages de porcs québécois sont en hausse de 3,7% pour les six premiers mois de 2004. À ce rythme-là c'est plus de 266 000 porcs de plus qui auront été produits en 2004. Cette hausse de la production est constante depuis le début du moratoire : 4,56% en 2002 et 1,92% en 2003. En fait c'est 593 553 porcs de plus au 30 juin 2004. Est-il utile de vous rappeler qu'un moratoire est censé arrêter l'augmentation de cette production ? Avant de penser à lever le moratoire il faudrait voir à le faire respecter et de surcroît au moins faire appliquer les règlements. Nous attendons toujours votre plan d'action promis avant la levée du moratoire et qui vise le respect des règlements environnementaux par les producteurs porcins.
Devons-nous également vous rappeler Monsieur le ministre, le premier article de la loi sur l'environnement : nul n'a le droit de polluer. Et ce, même avec l'approbation de l'État.
Lindustrie porcine et la santé publique
29 nov. 2004 Une lettre ouverte de Gilles Tardif (Resp. de la Coalition) qui résume bien l'histoire en cause.
En juillet 1977 des milliers de poissons meurent sur les bords de la rivière lAchigan, asphyxiés par la pollution des eaux.
Un groupe de citoyens alerte les médias pour ébruiter laffaire et réclame une enquête.
Une enquête approfondie conclut que le purin de porc est responsable à 60% de la pollution de la rivière.
Le Comité pour la protection de la Rivière lAchigan est mis sur pied par un groupe considérable de citoyens et prend connaissance des luttes menées, dans dautres régions sur des problèmes similaires.
Le fond du problème cest que les techniques utilisées depuis 1960 pour disposer des lisiers de porcs, ne peuvent plus répondre aux besoin actuels. Il faut trouver de nouvelles méthodes.
Avec lappui de divers groupes et organismes régionaux (UPA, Fédération, comité décole, etc..) deux demandes sont acheminées au ministère de lIndustrie et du Commerce et au service de Protection de lEnvironnement.
Au printemps 1978 le Ministre Léger du Service de protection de lEnvironnement annonce la mise sur pied dune expérience de compostage, pour récupérer les purins de porcs, une technologie moderne.., par procédé Fusch, (Machine de modèle ancien, récupérée au port de New York) accompagnée dun contrat de deux ans avec lUQAM.
Automne 1978 : Ouverture officielle par les ministres Léger et Parizeau.
Après de nombreux problèmes dinstallation et de fonctionnement le contrat prend fin en mars 1980 et lexpérience nest pas entièrement complétée... Tiens ça me rappelle...
- Tiré du journal : Champ Libre, mai 1980.
Les comités populaires dagro-alimentation du Québec.
Avril 2003 : Mémoire national de la santé publique, BAPE
porcin.
Nous détenons suffisamment dinformation sur la présence dans lenvironnement des contaminants associés aux productions animales pour estimer que les risques pour la santé sont réels et non négligeables.
Par ailleurs, lappréciation des risques pour la santé ne relève pas uniquement du domaine de la science, car la détermination du caractère « acceptable » de ces risques nécessite quun jugement social soit porté, ce qui par définition doit impliquer lensemble de la population.
Après une rencontre en catimini entre les industriels agricoles, lUPA et différents ministères. Le ministre des Affaires municipales, Jean-Marc Fournier, a déposé un amendement qui accorde un délai de trois mois aux municipalités afin de pouvoir se préparer à de nouvelles règles. Cela permettra tout de même aux producteurs de porcs d'agrandir ou de construire de nouvelles porcheries dès 2005.
« On veut concilier deux éléments: d'abord, le droit de produire, ce qui veut dire qu'il pourrait y avoir on ouvre la voie législative pour qu'il y ait des constructions en 2005. L'autre élément important, c'est que ça se fasse correctement, selon le rapport du BAPE, avec l'approche d'acceptation citoyenne. »
Pouvons- nous accepter encore longtemps : que toute leau ¨potable¨ consommée au Québec et provenant du fleuve , des rivières , des lacs et des nappes souterraines soit davantage contaminée, par les pesticides, coliformes, cyanobactéries, phosphores, nitrates etc.
Dans son rapport sur le suivi dune vingtaine de rivières en milieu agricole couvrant la période de 1999 à 2001, le MENV rapporte que des pesticides associés à la culture de maïs sont régulièrement détectés dans des cours deau en période estivale.
La culture du maïs-grain requiert près de la moitié de tous les herbicides utilisés en agriculture.
Latrazine un herbicide largement utilisé, (100% des échantillons prélevés), le métolachlore, le benzonate, le dicamba, le 2,4-D et le diméthénamide sont les principaux herbicides détectés. La multitude de pesticides détectés simultanément dans ces cours deau (jusquà 20 pesticides dans un seul échantillon). Dans la rivière Yamaska, on détecte la présence simultanée de plusieurs pesticides à faibles concentrations à son embouchure et des concentrations datrazine dans leau brute de la prise deau de la municipalité de St-Hyacinthe. Actuellement soixante-dix municipalités au Québec salimentent dans les rivières susceptibles de contenir des pesticides.
La nouvelle réglementation exige un suivi de certains pesticides dans les eaux distribuées pour les réseaux desservant plus de 5,000 personnes, garantissant ainsi un suivi minimum annuel sur ces réseaux de grande taille. Cependant les petit réseaux desservant moins de 5,000 personnes ne sont pas tenus de procéder à la détection des substances organiques dont les pesticides. En 2002, 2717 réseaux, 1.4 millions dindividus, en milieu rural, une forte proportion de ces réseaux sont de petite taille et leur procédé de traitement sont souvent limités. Les populations alimentées par ces réseaux nont donc pas la garantie de la qualité de leur eau de consommation en regard aux pesticides.
Les sous-produits de la chloration de leau en particulier les trihalométhanes, sont engendrés par la réaction chimique entre les matières organiques présentes dans leau et le chlore pour la désinfection. Ainsi la présence de matière en suspension contribue à accroître les coûts de traitement de leau potable et les risques de formation de trialométhane et autres sous-produits de la chloration qui sont potentiellement cancérigènes.
La contamination des sols en surface peut aussi devenir la cause dune détérioration importante de leau souterraine et constituer une menace à son usage, et ce pour 20% des Québécois dont 750,000 sapprovisionnent à partir de puits individuels.
La déclaration obligatoire, par les laboratoires, des analyses deau potable dépassant le limites réglementaires pour les réseaux desservant plus de 20 personnes a permis de constater que dans les cinq premiers mois qui ont suivi la mise en application de la nouvelle réglementation, soit du 29 juin au 26 novembre 2001, il y a eu 1072 épisodes de non conformité, 205 avis débullition obligatoire et 133 avis débullition préventifs.
Ces données couvrent 15 des 18 régions du Québec et démontre que 20 à 40% des réseaux de ces régions émettent annuellement des avis de bouillir et que de 30 à 68% des réseaux présentent des résultats hors normes.
En milieu rural, des études réalisées par la direction de la santé publique de plusieurs régions démontrent que les puits dalimentation en eau potable dans les secteurs délevage sont fréquemment contaminés par des micro-organismes et des nitrates. De plus, plusieurs municipalités au Québec sapprovisionnant directement des nappes deau souterraines, sont aux prises avec des problèmes de contamination par les nitrates dépassant la norme québécoise, dans certains cas depuis plusieurs années.
Il nexiste pas au Québec de système de surveillance de la qualité des eaux souterraines.
Plusieurs petits réseaux sapprovisionnent en eau souterraine et la protection des zones de captage et de recharge de ces eaux nest pas toujours respectée.
La culture de maïs, intéressante pour plusieurs producteurs de porcs en particulier parce que plus grande utilisatrice de fertilisants organiques, se développe et entraîne avec elle ses conséquences environnementales. En plus des effets sur les eaux de surface et souterraines, les pertes en azote dans leau de drainage et de ruissellement sont, selon certaines études, cinq à six fois plus importantes dans la culture de maïs que pour les autres cultures tel le fourrage. Il faut aussi tenir compte que la récolte de maïs au Québec est généralement tardive et que les épandages de lisier après récolte se feront aussi tardivement, parfois même après la première chute de neige. Il est illusoire de croire que les plantes pourront utiliser ces matières fertilisantes alors que la nature a déjà amorcé sa période de dormance et surtout dans les champs ou il ny a pas de plantes. Cette pratique nest pas recommandée et est considérée comme polluante.
Même si la réglementation interdit lépandage après le 1er octobre, cette date peut toujours être modifiée si le plan de fertilisation le permet et pour seulement de petites quantités. Règlement peu respecté, nullement surveillé et encore moins pénalisé. La période automnale dépandage de lisier est très souvent pluvieuse et entraîne les pertes dazote et de phosphore par ruissellement vers les cours deau en occasionnant des problèmes de désinfection de leau potable en hiver et au printemps.
Pouvons-nous accepter encore longtemps laugmentation de la production porcine sans limite avec son lot de contaminants, surtout durant le moratoire où lon remarque une forte augmentation dans les régions déjà gravement contaminées.
La croissance perpétuelle est une impossibilité. Lorsque les écosystèmes ont atteint leurs limites ou que les humains lont atteinte, il faut accepter que la croissance de la production cesse. La croissance sans limite n est pas un droit acquis , ni un droit de produire encore bien moins un droit de détruire.
Il se dégage un consensus selon plusieurs études de 1992 à 2002 que les émissions dans lair provenant dactivités de production animale intensive représentent dans plusieurs cas, beaucoup plus quun simple inconvénient et peuvent avoir un impact significatif sur la santé et le bien-être de la population exposée.
Au Québec, on estime que la charge dodeur de fermes a augmenté entre 1961 et 2001 dans un ordre de grandeur de plus de 225 fois pour les fermes porcines, de 66 fois pour les fermes avicoles et de 36 fois pour les bovins (MENV, 2002).
Les installations de production porcine peuvent émettre de lhydrogène sulfuré à des concentrations plus élevées que les seuils recommandés par lOrganisation mondiale de la santé publique pour la population en général.
Les experts sont davis quil existe une évidence adéquate que les émissions provenant des installations de production animale peuvent entraîner des problèmes de santé dans la population du voisinage et quelles constituent un problème de santé publique.
Pouvons-nous sérieusement accepter la levée du «moratoire» et une autre vague de prolifération de porcheries industrielles sur le territoire du Québec qui perdure depuis plus de quarante ans, sans aucune mesure adéquate pour protéger la santé et le bien-être des ciotyenNes contribuables, qui déboursent plus de 500M$ par année pour soutenir une production porcine qui les empoisonne?
La santé est-ce vraiment la priorité du gouvernement Charest?
- Gilles Tardif
Les Amis de la Terre de lEstrie
Coalition citoyenne santé et environnement.
La récréation est terminée
!
21 janvier 2005
[ Réponse au président de lunique syndicat agricole obligatoire de lUPA de St-Hyacinthe.]
Cest en ces termes que le ministre Mulcair de lenvironnement a sonné le glas à la pollution éhontée, aux lisiers et pesticides des cours deau, au déboisement sans borne du territoire et aux mauvaises pratiques agricoles non respectueuses de la réglementation, en imposant un vrai moratoire sur la production porcine dans les municipalités plus quen surplus de phosphore.
Le carcan nétait pas très serré depuis juin 2002 suite à limposition du pseudo-moratoire par lancien gouvernement péquiste sous légide de lUPA. En effet cest plus de 20,000 truies et quelques 700,000 porcs de plus qui ont été mis en production jusquen décembre 2004. Ce qui est aggravant cest que ces augmentations ont été autorisées dans des municipalités qui étaient déjà en surplus.
À constater la situation de dégradation de lenvironnement dans la région, les efforts de lUPA en la matière nont pas donné beaucoup de résultats.
La qualité des cours deau de la région est loin de saméliorer car les taux de phosphore acceptables sont dépassés. On détecte régulièrement plusieurs pesticides dans la prise deau potable de St-Hyacinthe.
Limposition de réelles bandes riveraines engazonnées de 3 mètres, est un timide début de protection des cours deau qui aidera grandement à stabiliser les berges passablement affaiblies par les cultures intensives. Ces bandes ont été réduites de 10 à 3 mètres dans les dernières années et étaient cultivables. Dont quelques 1,500 mètres de berges ont déjà été stabilisés dans la région avec laide financière des contribuables, pour stopper lérosion due à la déforestation. Selon les experts pour être efficace, elles devraient être dau moins 12 mètres pour les petits cours deau et 20 à 30 mètres seraient nécessaires pour les plus importants et voir pousser plusieurs essences darbres. Or lUPA a préféré planter des arbustes devant les bâtisses délevages. Quant aux distances séparatrices aussi minimes quelles puissent être, et aux dates limites dépandage de lisier, nous avons pu constater quelles ne sont pas beaucoup respectées.
Toute pratique dune profession moderne, nécessite un plan. Le plan de fertilisation ou de culture qui nest pas nouveau, est un outil essentiel quand on veut vraiment cultiver la terre, et le bilan phosphore, est une donnée qui fait partie du plan, tout en voulant limiter les apports superflus de lisier de se retrouver à la rivière.
Que cachent les superficies en cultures pour croire quelles peuvent limiter le développement et inquiéter lUPA au point de ne pas recommander aux producteurs de les déclarer tel que demandé par le gouvernement ? Le ministère craint-il que les mêmes terres puissent servir de surface dépandage à des entreprises différentes ? Pourtant ces étendues sont déclarées et compilées tous les ans sur des plans de ferme qui sont fournis gratuitement par la Financière Agricole à tous les producteurs et qui servent de base pour verser les compensations annuelles dans les cultures de maïs et de céréales.
Létat du déboisement est catastrophique depuis une dizaine dannée cest plus de 100,000 hectares de forêts qui ont été sacrifiés et de milieux humides drainés dont plus de 80% pour faire place aux lisiers. Au Centre du Québec, en Montérégie et en Chaudière-Appalaches, etc.àLe seuil critique de 30% de boisé pour assurer la viabilité à long terme dun milieu naturel et pour limiter lérosion des sols par leau et lair est largement inférieur sur lensemble du territoire de la Montérégie.
La MRC Les Maskoutains, c'est moins de 18% qui est de boisé et, dans plusieurs municipalité, cest moins de 10%.
Avec un tel constat et deux fois plus de lisier que les sols peuvent en supporter, engendrer par la sur-concentration des productions animales, il était plus que temps de mettre un frein aux augmentations de cheptels et il faudrait même penser à les diminuer afin de permettre à la nature et aux citoyenNes de respirer un peu.
- Gilles Tardif
Coalition citoyenne santé et environnement
Coûts sociaux et économiques de lindustrie porcine
Une étude déposée au BAPE par la Coalition citoyenne santé environnement pour la période de 1988 à 2002 donc sur 15 ans, conclut que les contribuables ont soutenu la production de 81 millions de porcs avec plus de 7.7$ milliards soit près de $100.00 par porc, alors que les producteurs en ont obtenus $130.00 de leurs abattoirs. Le coût annuel 515$ millions dont plus de 250$ millions pour les programmes de stabilisation du revenu.
Une autre étude déposée au même BAPE, par Mario Hébert économiste à la Coopérative Fédérée conclut que les retombées économiques pour le gouvernement du Québec sont de lordre de 120$ millions par année.
La création de 15,000 emplois promis par Lucien Bouchard au Sommet des décideurs de St-Hyacinthe en 1998 sest avérée à peu près nulle en 2004 selon le MAPAQ, 400 nouveaux emplois à peine et est devenue négative, suite à un autre investissement de 25$ millions par la Soquia (SGF) dans les installations dOlymel en 2003. Une rationalisation sen est suivie mettant à pied 452 employés et la fermeture dune usine à Princeville où 380 autres personnes perdaient leur emploi. Et ce, en blâmant le moratoire pour ces mises à pied, alors que la production de porc était à la hausse, que les abattages étaient aussi à la hausse et que Olymel voyait ses ventes vers le Japon augmenter de 135$ millions en 2003 [Soquia détient 27.5% des actifs chez Olymel].
Alors je me demande, où sont les retombés économiques pour la collectivité et à qui peut bien bénéficier toute cette industrie porcine?
Soyez sans crainte M. le Président de lUPA vous pourrez continuer à vendre vos veaux, vaches, cochons et faire vos semences au printemps prochain et les sommes versées aux productions ne seront pas diminuées surtout que 11$ millions sajouteront aux 84$ millions pour les remboursements des taxes foncières en 2005 en plus des 14$ millions supplémentaires aux programmes prime vert.
- Gilles Tardif,
Coalition citoyenne santé et environnement
Saint-Honoré perd sa bataille contre les porcheries
Le mercredi 12 janvier 2005
Plus rien n'empêche le producteur agricole Bertrand Robitaille de construire une porcherie à Saint-Honoré. En plus d'avoir obtenu un jugement favorable en Cour d'appel, le promoteur soutient que son projet échappe à la nouvelle loi 54, laquelle réglemente les nouveaux projets de porcherie.
Cette victoire réjouit l'ensemble des producteurs agricoles. Ces derniers prétendent que les municipalités abusent de leur pouvoir en adoptant des règlements d'urbanisme pour interdire ce type de projet.
Gros bon sens
Le président régional de l'Union des producteurs
agricoles (UPA), André Fortin, espère que les élus vont
tirer leçon de cette affaire. « On est très fier que
M. Robitaille ait eu gain de cause. À l'avenir, avant de se retrouver
en cour avec des dossiers, ça va être important de se parler entre
municipalités et producteurs. Il y a peut-être moyen de régler
des situations sans toujours se ramasser en cour. Le gros bon sens parle toujours
à travers ces choses-là », a déclaré
André Fortin.
Pour sa part, Bertrand Robitaille a dépensé plus de 100 000 $ en frais d'avocat depuis quatre ans pour assurer sa défense contre la municipalité de Saint-Honoré. C'est cette dernière qui devra toutefois assumer la facture. Pour lui, cette victoire permet de rétablir sa crédibilité. Il a toujours soutenu que son projet de porcherie était un acquis pour la municipalité.
Bertrand Robitaille se dit déterminé à réaliser son projet aussitôt qu'il aura obtenu le feu vert de son principal partenaire, la coopérative agroalimentaire régionale Nutrinor qui parraine quatre nouveaux projets de porcherie dans la région.
La municipalité ne lance pas la serviette
Le jugement rendu en faveur de la ferme la Valinoise vient
clore le dossier, selon la direction régionale du ministère de
l'Environnement. On rappelle que le permis de construction a été
mis en juin 2002 au promoteur.
De son côté, la mairesse de Saint-Honoré, Marie-Luce Martin, admet avoir perdu une bataille importante dans ce dossier. Elle affirme toutefois que sa municipalité va continuer la lutte tant et aussi longtemps que cela sera possible.
Catherine Gorreta
http://coalitioncitoyenne.reseauforum.org